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L'attentat - Yasmina KHADRA - polemique et mon point de vue

Je ne me lasse pas de poster des billet sur les chefs d'œuvres de Yasmina KHADRA. Je profite de ce billet pour parler un peu de la polémique autour de l'auteur, Mohamed Moulessehoul.



Commençons par le livre, le récit est époustouflant, moi qui ne lit pas du tout ou très peu, j'ai terminé ce roman en une après midi et quelque heures. L'auteur nous attire au beau milieu du conflit Israélo-palestiniens, et comme à son habitude nous décrit la situation sans partit pris, à travers le récit improbable d'un homme, Amine, qui se retrouve happé par la tragédie palestinienne à travers sa femme, qui se fait exploser dans un restaurant de Tel-Aviv. S'en suit alors une analyse sur d'abord l'incompréhension, pourquoi elle ? Mariée à un éminent chirurgien, elle avait tout pour être heureuse et surtout pourquoi ne lui à t'elle rien dit. Par le geste de sa femme, Amine se retrouve chahuté entre son intégration Israélienne et ses origines Palestiniennes. Yasmina nous conte cette histoire, cette tragédie, et il fait mouche parce qu'il le fait sans aprioris.

Je profite de ce billet pour vous parler de la polémique qui enfle autour de l'auteur, Mohamed Moulessehoul, actuellement directeur au sein du CCA (Centre culturel algérien à Paris), nominé par le président algérien à ce poste. On lui reproche de n'avoir pas condamné le blocage de l'édition du dernier livre de Mohamed Benchicou, un opposant au régime actuel Algérien. Je ne veux pas défendre Yasmina, mais franchement après avoir lu l'attentat, cousine K et les agneaux du seigneur, je ne peux pas croire qu'un type qui écrit et décrit des situations d'injustices, d'incompréhension puisse être autant à la solde d'un gouvernement dictatorial, moi je pense qu'il a pris ce poste pour essayer de changer les choses, et qu'un commentaire de trop lors de cet interview aurait peut être pu avoir des conséquences énormes sur cet écrivain...

Pardonnez ma naïveté, peut être que je ne veux pas voir la vérité en face, mais nous ne sommes pas dans le secret des politiques. Il est vrai qu'il est un peu trop egocentrique, et qu'il se la pète.
Mais je ne pense pas qu'il a pris se poste d'ambassadeur de la culture à des fins de reconnaissances, ses récits sont largement suffisants à obtenir un jour ou l'autre le prix Nobel, son talent dépasse le poste qu'il occupe actuellement. Je tiens tout de même a insister sur mon ignorance de la situation Algérienne actuelle !!!

Enfin voici comme d'habitude quelques extraits du livre:

Le drame de certaines bonnes intentions est qu'elles n'ont ni le courage de leurs engagements ni de suite dans les idées.

Vos papiers !
Je les lui tends. Il les vérifie, reporte sa torche sur mon visage. Mon nom arabe le chiffonne. C'est toujours ainsi après un attentat. Les flics sont sur les nerfs, et les faciès suspects exacerbent leurs susceptibilités.
Sortez, me somme le premier agent, et mettez- vous face à la voiture.
Je m'exécute. Il me pousse brutalement contre la toiture de mon véhicule, m'écarte les jambes avec son pied et me soumet à une fouille méthodique.
L'autre flic va voir ce qu'il y a dans le coffre de la voiture.
D'où est-ce que vous venez ? ; De l’hôpital. Je suis le docteur Amine Jaafari ; j'exerce en qualité de chirurgien à Ichilov. Je sors à l'instant du bloc opératoire. Je suis crevé et je veux rentrer chez moi.
Ça vas dit l'autre policier en rabattant le couvercle du coffre. Rien à signaler de ce côté.
L'autre refuse de me laisser partir comme ça. Il s'éloigne un peu et communique au central ma filiation et les renseignements contenus sur mon permis de conduire et ma carte professionnelle.
«  C'est un Arabe naturalisé israélien. Il dit qu'il sort à l'instant de l'hôpital où il est chirurgien ...  Jaafari, avec deux a . . . Vérifie avec ichilov. . . »   Cinq minutes après, il revient, me rend mes papiers et, sur un ton péremptoire, me somme de rebrousser chemin sans me retourner.
J'arrive à la maison vers 23 heures. Soûl de fatigue et de dépit. Quatre patrouilles m'ont intercepté en cours de route, me passant au peigne fin j'avais beau présenter mes papiers et décliner ma profession, les flics n'avaient d'yeux que pour mon faciès. Un moment, un jeune agent ne supportant pas mes protestations a braqué son arme sur moi et a menacé de me brûler la cervelle si je ne la bouclais pas. Il a fallu l’intervention musclée de l’officier pour le remettre à sa place.

Très jeune, j’avais compris que le cul entre deux chaises ne rimait à rien et qu’il me fallait vite choisir mon camp. Je me suis choisi pour camp ma compétence, et pour alliées mes convictions, persuadé qu’à la longue je finirais par forcer le respect.

Si l’homme a inventé la guerre, la femme a inventé la résistance…

Commentaires

1. Le samedi, février 7 2009, 02:33 par simplman

chapeau :) to be or not...

2. Le lundi, septembre 21 2009, 03:42 par fataliste

tout le monde doit lire ca pour comprendre!!

3. Le lundi, décembre 14 2009, 21:35 par 0pera

Ce livre m'a ouvert les yeux sur beaucoup de choses. Je savais que sur Terre, il se passait des choses horribles mais je me rend compte qu'on découvre toujours plus horrible que ce qu'on connait déja. J'ai adoré ce livre, j'ai meme versé quelques larmes xD! Je vous conseille de le lire, et vite!

4. Le lundi, mai 31 2010, 22:41 par Nissa

passionnant comme le sont tous ses romans, ils nous font réaliser la vie sous toutes ces facettes et des horreurs que nous ne connaissons pas. Chapeau!! Mr Khadra

5. Le mercredi, février 9 2011, 14:35 par chal

vous le dites vous méme, vous lisez trés peu. je ne pense donc pas que vous soyez vraiment bien placé pour parler sur l'"exeptionnalité" des oeuvres de Yasmina Khadra. Et s'il voulait vraiment agir pour le bien de la culture algerienne, bein, il n'a qu'a revenir, en algerie je veux dire

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