Yasmina KHADRA, cousine K, ou comment devient on obsessionnel puis névrotique, à en tuer
Par Draggi le samedi, octobre 11 2008, 11:38 - Culture - Lien permanent
Bon puisque je viens de devenir boulimique de la lecture, voici un deuxième billet consacré à un autre chef d'oeuvre (cela n'engage que moi) de Yasmina KHADRA, alias Mohammed Moulessehoul.
Un roman très cours puisque je l'es fini en une soirée. Il ne fait qu'une centaine de pages, un peu comme une nouvelle rallongée. Mais toujours l'immense talent de l'auteur, dans un récit terrifiant de noirceur qui décrit comment on peu facilement sombrer dans la folie.
Voici quelques passages du livre:
Mon matin est aussi navrant que vain; une île perdue au large du renoncement. Son soleil me brûle, ses perspectives me donnent la nausée.
J'ignore pourquoi je suis venu au monde, pourquoi je dois le quitter. Je n'ai rien demandé. Je n'es rien à donner. Je ne fais que dériver vers quelque chose qui m'échappera toujours.
Je passe le plus claire de mon temps derrière les rideaux de ma fenêtre. A subir le siège des saisons. Je regarde le printemps me ridiculiser avec ses tours de passe-passe, et l'été me terrasser avec ses canicules.
J'ai toujours détesté mon chat. Entré par effraction dans mon intimité, il s'y ancrait sans vergogne, sûr de finir par me mettre devant le fait accompli. J'étais jaloux de le voir bénéficier d'égards simplement parce qu'il savait exactement quand s'allonger à proximité d'une main et transformer un pur reflex en caresse attentionnée.
La campagne a du mal à croire que la canicule, qui l'étuvait depuis le matin, puisse se calmer le soir venu.
Ma mère consent à regarder par-dessus l'épaule de son fils et se découvre une rivale. Amine rajuste sa cravate, va chercher sa compagne qui attendait dans la voiture et la pousse avec infiniment de délicatesse vers la dame de fer:
- Maman, je te présente Amal.
Ma mère garde son calme. Et sa main. Amal accuse le rejet avec sang froid. Elle a l'insolence de sa jeunesse; ses yeux sont affamés de conquêtes.
Commentaires
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Tu me le gardes dans un coin. J'ai fini "l'attentat", c'est toujours aussi bon et l'on vient de m'offrir le dernier "Ce que le jour doit à la nuit". Je ne manquerai pas de faire une note dessus dès que je l'aurai lu.
A+